JEAN-PAUL
DELFINO
Le
roman se déroule de décembre 1920 au 12 octobre 1931.
Suite
à un meurtre involontaire, accidentel, Jean Dimare, jeune
travailleur sur les docks, fuit Marseille et se retrouve au Brésil,
à Rio de Janeiro où il devient Joao Domar.
P
36 « Quand ce serait au tour des migrants de prendre pied sur
le continent, la foule serait déjà partie. Le quai, désert.
Personne ne les attendait. Sauf, au-dessus du couloir d’accès, une
pancarte qui pendait au bout de deux chaînes. On pouvait y lire, en
portugais, en allemand, en tchèque et même en russe, ces quelques
mots : « Tu étais un étranger, mais le Brésil
t’accueille comme l’un des siens… ».
Le
roman se déroule en trois parties :
RIO
LA BLANCHE
A
son arrivée à Rio, Jean est accueilli par un cousin de sa mère et
durant cette période il se comporte en jeune homme bon travailleur.
Il occupe un emploi de bureau chez un architecte, loge chez ses
cousins, est amoureux de sa cousine (réciprocité). Mais celle-ci
est promise par son père à un jeune homme très riche dont elle ne
veut absolument pas.
La
réaction de Joao est la suivante : p 161 « Sur l’Avenida
Central, à hauteur de la Rua da Carioca, Joao sentit soudain la
haine lui dévorer le ventre. Il allait être riche et épouser
Emivalda. Il le fallait et il le désirait à cet instant plus que
tout au monde. Peu importeraient les moyens, désormais ».
RIO
L’AFRICAINE
Il
a pour ami un homme descendant d’esclaves venus d’Afrique,
Bartolomeu Zumbi. Ce dernier est un artiste peintre, musicien, qui
effectue des plans pour l’architecte chez lequel travaillait Joao.
A
vouloir être riche, il va gagner sa vie en devenant pour le compte
d’une bicheira, celui qui récolte l’argent des paris du Jogo Do
Bicho. Il devient buveur, violent, un « malandro ».
Joao
provoque la mort de celui qui l’a accueilli, son cousin. Sa cousine
meurt aussi.
P
233 « Dis-moi, Bartolomeu, ça te dirait de recommencer à
travailler avec moi sur le Christ rédempteur ? »
P
257 « en 1920, un nouvel article avait été ajouté au code
pénal. Pour vider les rues des enfants sans famille et les jeter
dans les écoles correctionnelles et les sinistres instituts
disciplinaires, la loi de répression de l’oisiveté avait été
appliquée sans discernement. Désormais, on envoyait les gamins en
pension pour un chef d’accusation qui aurait eu un côté comique,
s’il n’avait pas été aussi lourd de drames et de conséquences :
« Bras réfractaires au travail ».
P
270 : discussion entre l’architecte qui conçoit le projet du
christ sur le Corcovado et l’artiste Zumbi qui propose un dessin de
la future statue :
«
- Je sais, Monsieur. Vous êtes même l’un des seuls dans ce pays à
aimer la peinture d’un vrai nègre. Vous l’aimez, mais vous la
comprenez pas. Vous avez l’esprit déjà trop déformé pour la
comprendre.
- Mais non…
- Mais si, Monsieur. Pour vous aussi, un Christ doit être blond et avec des yeux bleus. Il lui faut une peau bien blanche parce que c’est les blancs qui dominent le monde, je me trompe ?
- Il ne s’agit pas de cela mon ami…
- Je vous aime bien, monsieur Costa. Mais on n’y peut rien, c’est inscrit. On n’y peut plus rien. Et ce Christ que vous avez devant les yeux, il a deux cents ans d’avance. Dans deux cents ans, les Indiens, les nègres et les blancs, ils auront fini par se mélanger. Et quand un Brésilien fera le portrait d’un Christ, il le fera tout pareil à celui-là… »
RIO
L’INDIENNE
Joao
a un accident avec sa belle voiture qu’il a pu acheter grâce à
l’argent gagné en travaillant pour le Jogo do Bicho et est tiré
de la mort par Febronio l’Indien et de sa situation de malandro par
Tante Ciata, Mères des Saints. Magie indienne et magie africaine
mises en œuvre.
P
348 : « Tu vois, Joao, l’univers entier est un échange
de forces, positives et négatives. La force est partout, elle passe
de l’un à l’autre. Celui qui donne sa force s’appauvrit, celui
qui la reçoit, s’enrichit. »
Ce
même indien lui est apparu dès son arrivée au port de Rio et
régulièrement.
Joao
entre alors dans une période de rédemption en participant au projet
qui enfin prend corps et aboutit : la statue du Christ sur le
Corcovado. Son ami noir Zumbi l’a dessinée, l’architecte Costa a
mené le projet aidé de Joao.
P
363 « Durant cette période qui le porta jusqu’aux premiers
jours de septembre 1925, Joao Domar ne réfléchit pas sur ses actes
passés….les onguents de Febronio et les paroles de la tante Ciata
avaient endormi ses lâchetés, ses bassesses. Désormais il
traversait sa nouvelle existence sur la pointe des pieds pour ne pas
réveiller ses fantômes… il se contentait de vivre avec
lui-même ».
P
433 « Au sommet du morne du Corcovado, le lundi 12 octobre
1931, la cérémonie de bénédiction du monument eu bien lieu,
malgré les quelques gouttes qui tombèrent… »
P
435 « A dix-neuf heures et seize minutes, Joao Domar da Cunha
actionna l’interrupteur… Alors comme un hommage rendu aux
centaines de milliers de spectateurs, le lourd rideau de nuages se
déchira et la statue du Christ rédempteur s’illumina dans la
nuit ».
But
du roman :
- Démontrer que l’espérance n’est jamais vaine (un homme devenu mauvais se rachète grâces aux magies mises en œuvre
- Amener le lecteur à comprendre l’histoire du Brésil et son évolution sur la période choisie
- Faire comprendre que la capacité à se battre pour un projet, l’obstination même, permettent de faire aboutir ce projet (le Corcovado)
Claudine Jantet
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