mercredi 30 mars 2011

De retour du Salon ...


En signature les 19 et 20 mars sur le stand de l’outre-mer, quatre de nos auteures ont rencontré le public parisien au cours de ces deux jours. Immense bibliothèque, le Salon du Livre de Paris demeure une vitrine incontournable et le lieu inégalé pour nouer des contacts.

Trois questions à : Sylviane Vayaboury, Anne -Cécile Boutard, Francine Condé Salazar et Marie-George Thébia

1- Après la phase de solitude de l'auteur devant son écran, comment vivez-vous
cette période promotionnelle de mise en lumière et de contact avec le public et
vos lecteurs ?

2- Vous venez de participez au Salon du Livre de Paris. Quelles impressions en
retirez-vous ?

3- Et maintenant quels sont vos projets à court terme ?


Sylviane Vayaboury 
1-Après cet exil intérieur qu'est l'acte d'écriture, ces moments de rencontres avec le public, les lecteurs, sont des temps privilégiés qui permettent d'avoir les retours, les impressions sur les ouvrages précédents, d'apporter un éclairage et de cerner plus largement des attentes. C'est un moment intense d'émotions palpables à la découverte de la page de couverture, à la lecture de la quatrième de couv et le feuilletage de l'ouvrage, là où se cantonne la curiosité et où s'opère la magie des mots. Mots de l'auteur , mots du lecteur qui s'entrechoquent pour un nouveau voyage.

2- Le Salon du livre de Paris est un lieu phare, l'incontournable d'une certaine visibilité pour les jeunes auteures que nous sommes. Il permet d'aller à la rencontre des professionnels de certains médias  et des mises en relations culturelles. Des échanges fructueux avec certains auteurs ultramarins. Mais je crois qu'il y aurait lieu d'aller vers plus d'ouverture car bon nombre d'auteurs ne se connaissent pas ou si peu. Parler de ses propres ouvrages certes, mais aussi débattre sur des thématiques communes avec des circulations de paroles avec le public. La table ronde sur le Bassin du Congo aurait pu plus largement abonder dans ce sens.

Concernant les auteurs guyanais, pour les signatures notamment, il faudrait pouvoir jouir d'un espace plus important , se sentir moins dans "l'indigence".
On ne peut néanmoins nier la baisse de fréquentation du Salon à l'heure d'un contexte crisique et à l'ère du numérique. C'est pour cela qu'il convient de repenser toute la chaîne, tous les acteurs et offrir à bon nombre d'auteurs des temps d'antenne conséquents sur le Salon (je pense notamment à France Ô). Que cela ne soit pas une chasse gardée pour les sommités.

3- Mes projets:
- Finaliser un album de jeunesse sur les énergies renouvelables( à paraître au CRDP)
- Ecrire deux nouvelles dans une nouvelle anthologie d'auteurs guyanais.
- Démarrer  mon troisième roman aux vacances de Pâques.


Francine Condé Salazar
1- A la première question je réponds que c'est un moment de vérité?.Pour moi il s'agissait d'une traduction.  A-t-on su faire partager l'intérêt de lire ce livre, qui restait difficile à lire,s'agissant d'un livre écrit en créole guyanais en 1885 sans traduction. Etait-ce une trahison de modifier la phonétique du texte d'origine?.

2 -Face au public,lors d'unne présentation on épie ses réactions ,il faut captiver l'attention et on attend les questions,certains lecteurs nous envoient un petit mot après l'avoir lu, cela nous rassure,on prend conscience que ce n'était pas inutile de prendre le temps de partager ce que l'on a aimé.Le salon était ma première expérience.On voit des gens qui s'arrêtent au stand parcequ'il s'agit de la Guyane ,certains nous disent qu'ils connaissent le Pays et d'autres qui veulent le connaître en lisant notre littérature . On touche un très large public. 

3 - Mon projet à cout terme: Je voudrais continuer à faire connaître ce chef d'oeuvre de notre patrimoine littéraire qu'est le roman guyanais Atipa d'Alfred Parépou.

Anne –Cécile Boutard
1- C'est une période de rencontre, de partage et d'échange avec le lecteur. C'est toujours intéressant et parfois étonnant pour l'auteur ou l'illustrateur de voir comment son travail est perçu par le lecteur. On ne s'imagine parfois pas à quel point on touche les gens, ou que notre travail - très solitaire donc - leur parle beaucoup. Ce sont toujours des moments très forts.
2- Bonne impression. En 2e journée, un peu serrées sur la table (parfois pas simple pour faire une dédicace dessinée) mais les contacts avec les autres auteurs et avec l'éditeur qui accueillait étaient très agréables et enrichissants. Pas mal de contacts intéressants avec les professionnels du livre également sur le stand de l'outre-mer.

3-
La suite des aventures des ti'm de Guyane, des projets avec les éditions Plume Verte et avec une maison d'édition métroplitaine, toujours dans l'illustration et l'édition jeunesse.


Marie George Thébia
1 - C'est une période indispensable dans la vie d'un livre , une fois écrit il doit être lu , apprécier, commenter et il faut donc le faire connaître , donner aux lecteurs envie de le lire en en parlant avec eux.

2 -  Ravie car il permet de se faire des contacts( surtout pour un jeune auteur ),d' échanger , de rencontrer des éditeurs , de se confronter aux lecteurs qui peuvent donner leurs avis

3- Continuer à faire connaître mon recueil et écrire encore et encore ........

samedi 19 mars 2011

Nos auteures au Salon du Livre de Paris



Marie-George Thébia auteur d’un ouvrage de 10 nouvelles qui vient de paraître « Bois d’Ebène et autres nouvelles de Guyane » (Bois d’ébène prix René Maran de la nouvelle en 2006). 

 

  
Francine Condé-Salazar, auteur d’une traduction du premier roman écrit en créole. Titre : « Un roman guyanais 1885 – Atipa de Parepou, konté et raconté à Marie »
  
Patrick Fisher-Naudin, auteur d’une trilogie sur l’Amazonie (Orphie)


Sylviane Vayaboury intervenant lors de la table ronde
"Paroles de femmes d'outre-mer et d'Afrique"
samedi 19 mars 2011 sur le stand de la librairie du Bassin du Congo

Sylviane Vayaboury, romancière, Rue Lalouette prolongée et «La Crique » en 2010 (éd. L’Harmattan)



lundi 7 mars 2011

d'infinis paysages ... d'amazonie - anthologie


Elie Stephenson. Nostalgie. (Guyane)

Le vent pose la brise
Sur les feuilles de manguiers
Et le parfum des frangipanes
Sur nos fronts tel un katouri.

Le vent s’amuse avec le sable,
Et les nuages de passage,
Il fait pleurer tout mon cœur
Tel un parfum évaporé.

Le vent caresse l’amandier
Et les doigts longs des bougainvillées
Ornés de bagues rouge pourpre
Ressemblent à des soleils-couchants.

Des enfants pauvres sur la plage
Courent après un ballon crevé
Qui monte au ciel
Comme leur cœur.



Assunta Renau-Ferrer
Cayenne
Le dimanche, au matin de Cayenne
A un destin de torpeur
Quand les masigrondé se taisent
Pour ne rien déranger.
Il y a du sommeil encore
Derrière les fenêtres des boulevards égarés.
Et les balcons de bois sont vides
Au flou des avenues.
Toute la ville en silence bat son cœur
Dans les mystères des longs couloirs.,
En murmures confidences
Au passant matinal.
Les pyémang Saint-Michel,
Accroupis sous les nuages,
Comptent feuille à feuille
Les tuiles de la vieille poste
Aux canons gueules en terre.
Les ombres descendant de Cépérou
Abreuvent leur mémoire à la fontaine de Montravel ;
Et quand le vent s’insurge,
Et veut les rn chasser,
Elles s’en vont, pâlissant,
Par les coins d’la grand rue.
Car Becker croise Eboué
A l’endroit où les façades créoles
Clignent de l’œil
Chaque fois que le temps joue dans leurs dessins
De murs, ocre souvenir.
Le hasard des trottoirs
Carreaux blancs-carreaux rouges
Sur la pente vers le vieux port,
Escorte la solitude des marchés déserts
Et remonte vers Schoelcher,
Pour le plaisir de jouer à tipilon-margoton
Autour de sa statue.
Même si Saint-Sauveur avant la messe
Grince doucement ses portes d’Arago,
Le soleil à peine chaud,
Met sa lourdeur aux gouttières taries,
Tandi que Ti kolèj a déjà avalé
Ce qu’il lui restait d’ »avancez » « rompez »,
De claquements de petits souliers
Vers la Palmiste et Lalouette.
Et cet amour qu’autrefois je connus
Entre Chaton et Amendiers,
Il me semble qu’il m’attend encore
Chaque fois que la nuit de samedi
Accouche tendrement de la quiétude de Cayenne

Les dimanches endormis.
Mon cœur est une mangrove