samedi 10 décembre 2011

La Guyane accueille le 22è Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde


Du 13 au 17 décembre

Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2011
Hommage à Edouard Glissant

"J'écris en présence de toutes les langues du monde. Nous ne sauverons pas une langue, en laissant périr les autres"  Edouard Glissant


Le programme

Mardi 13
10 h 30 : Conférence de presse des membres du jury à Cayenne - Hôtel Novotel

Membres permanents
Rodolphe ALEXANDRE (Guyane),  Patrick CHAMOISEAU (Martinique), Michael DASH (Trinidad - Etats-Unis), Diva DAMATO BARBERO (Brésil), Miguel DUPLAN (Martinique - Guyane), Lise GAUVIN (Québec), Samia KASSAB CHARFI (Tunisie), Nancy MOREJON (Cuba), Ernest PEPIN (Guadeloupe)
 Invités du jury
Romuald FONKOUA (Strasbourg), Simone SCHWARTZ-BART (Guadeloupe), Evelyne TROUILLOT (Lauréate 2010)

16 h - 18 h : Table ronde à l’université Antilles Guyane à Trou Biran
L’imaginaire des langues et des cultures des peup
les du plateau des Guyanes : langues et créations.
Sous la direction de Serge Mam Lam Fouk (professeur d’université) et de Monique Blérald (maître de conférences), Aude Désiré (professeur documentaliste) avec des créateurs de la Guyane et les membres du jury :
Sylviane Vayaboury (romancière) ;
Marie-Georges Thébia (jeune nouvelliste) ;
Miguel Duplan (romancier) ;
Gérard Police (essayiste) ;
Patrick Malherbe (sociologue).
Mercredi 14
Matinée de rencontre des membres du jury dans les lycées de Cayenne :

Lycée Gaston-Monnerville à Kourou (mise en espace de la traduction en créole guyanais de Tiprens-A d’Antoine de Saint-Exupéry de Aude Désiré (Caraïbéditions, 2010) par Edmard Pauillac ;
 Lycée Léon-Gontran-Damas : l’actualité  de Léon Gontran Damas dans le cadre du 100e  anniversaire de sa naissance avec Miguel Duplan ;
 Lycée Félix-Lama-Prévôt à Rémire Montjoly : avec Patrick Chamoiseau et Nancy Morejon (poétesse - Cuba)

Jeudi 15
Matinée
Lycée Melkior-Garré : Evelyne Trouillot (lauréate du Prix Carbet 2010 pour
La mémoire aux abois, Hoëbeke 2010) avec Michael Dash (président du jury
en 2010 et spécialiste des littératures de la Caraïbe).
 Lycée Félix-Eboué : Rencontre avec Patrick Chamoiseau sur L’imaginaire des contes en monde créole avec la présence d’une délégation de Mana et de Saint-Laurent du Maroni. Soirée
19 h : Auditorium de l’Encre à Cayenne
Ensemble Culturel Régional à Zéphyr
Le Frémissement du monde
Une création de la compagnie Loufried avec Isabelle Fruleux et Didier Ballan,
accompagnée des œuvres du plasticien Thierry Tian Sio Po
Route de Montabo - Cayenne
réservations au 05 94 27 12 00
Vendredi 16
18 h - 20 h : scène conventionnée de la Compagnie Théâtrale Guyanaise Macouria
réservations au 05 94 29 24 70
Parole de nuit des conteurs de Guyane
sous la direction de Marie-Annie Félicité
(contes palikur, wayana, kalina, bushinengué, aloukou, chinois, et créole)

Samedi 17 
remise du Prix Carbet
19 h : Remise du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2011 trophée réalisé par Victor Anicet - À l’auditorium de l’Encre à Cayenne
Récitation à Edouard Glissant
Allocutions du président du conseil régional de Guyane, Rodolphe Alexandre et du Président du Jury du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde
 Gérard Delver, comédien, président de l’association Tout-Monde : Poétiques d’Edouard Glissant
 Film de Hind Meddeb : Edouard Glissant, 20e anniversaire du Prix Carbet
 Récital poétique et musical avec Isabelle Fruleux, Edmard Pauillac et le compositeur
et pianiste Didier Ballan
Hommage des membres du jury, compagnons d’Edouard Glissant et du Prix Carbet pendant vingt-deux ans


vendredi 9 décembre 2011

mercredi 20 juillet 2011

2012 . année Damas

                                                                                     
La Guyane s'apprête à célébrer Damas en 2012, centenaire de sa naissance. Un comité de pilotage vient de voir le jour. Il est présidé par Eugénie Rézaire, pdte des Amis de Léon Gontran Damas (ASSALD). D'ores et déjà des événements sont annoncés : colloque, salon du livre, Prix Damas, concours pour les scolaires.
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Léon Gontran Damas
Illustration Arnaud Alexis



Prix Carbet des lycéens 2012 : la sélection

Corps mêlés. Marvin Victor.
                                        Gallimard, 2011. Haïti
 La Jarre d’or. Raphaël Confiant.
                         Mercure de France, 2010. Martinique   












 Le Navigateur  endormi. Abilio Estévez.
  Grasset, 2010. Cuba









Le Soleil pleurait. Ernest Pépin.
Vents d’ ailleurs. Guadeloupe

                                                        





Noires blessures. Louis-Philippe Dalembert.
Mercure de France, 2011. Haïti


UNE SI LONGUE HISTOIRE. ANDREA LEVY
QUAI VOLTAIRE,  2 011  Jamaïque

mardi 5 juillet 2011

Des assises au chevet du livre

Guyaweb*

Par le dans

Lundi soir une table ronde intimiste s’est tenue sur le campus de l’université de Cayenne rassemblant différents acteurs du livre. Une réunion d’urgence, un bouillonnement d’idées et de propositions en vue de la tenue d’ici la fin de l’année en Guyane des « assises du livre ».

C’est dans une petite salle de l’IUFM qu’une petite trentaine de personnes s’était réunie ce lundi soir à l’invitation de l’association Promolivres. Les manches retroussées, affolés par le statut moribond de l’industrie et de l’usage du livre en Guyane, les membres de l’association ont décidé de mettre sur pied les « assises du livre ».
Un évènement inédit pour « être entendus et soutenus par les institutions » annonce Monique Blérald, aussi présidente du conseil international des études francophones qui pointe du doigt le présent et l’avenir préoccupant des acteurs du livre en Guyane. « On voudrait avoir un panorama complet de la lecture en Guyane et savoir comment se porte le livre » ajoute Tchisséka Lobelt, présidente de l’association.
Et pour que ces assises soient efficaces, les membres de Promolivres avaient ainsi convié les auteurs, libraires, représentants de bibliothèques, professionnels de l’enseignement, éditeurs et représentants des collectivités, pour préparer et faire jaillir des pistes et le programme à suivre lors de ces futures assises.
Souffrance littéraire
Les assises auront pour but de dessiner un panorama chiffré, quantitatif et qualitatif de l’industrie du livre en Guyane. Car à ce jour les données manquent et si d’aucuns se plaignent d’une activité moribonde et d’un désengagement des guyanais pour la lecture, comment se chiffrent-ils? Outre la problématique de l’usage du livre par le public guyanais, de nombreux obstacles ont été soulevés au cours de la réunion. A mesure que les prises de parole s’enchaînaient, on pouvait sentir les reproches de chaque groupe à l’attention des autres maillons de la chaîne. Une synthèse très juste a d’ailleurs été donnée par Philippe Bonifay, auteur et scénariste de bande dessinée qui soulignait qu’il «  serait intéressant de se pencher sur les rapports entre l’auteur, l’éditeur, le libraire … qui n’ont pas un rapport amical ».
L’écrivaine Sylviane Vayaboury de déplorer que « on est dans une certaine indigence à cause des libraires, notre exposition n’est pas satisfaisante (…) on est dans la littérature de la honte ». Bernard Montabo d’ajouter « parce que je suis guyanais, on va trouver mon roman sur « la table Guyane », mais pourquoi mon roman n’est-il pas avec les autres romans ? ».
« A part Stephenson, Damas et Patient, sur le plan national et régional, les auteurs guyanais ne sont pas connus, ne sont pas assez valorisés » déplore à son tour Monique Blérald.
« Ce qui m’a frappé lorsque je suis revenue en Guyane, c’est que les institutions consacrent d’avantage [d’argent] pour le football que pour le livre. Si on devait faire un ratio il serait de 1 pour 1 000 ! » lance effarée, Monique Dorcy, auteure et membre de l’association Promolivres.  (Monique Dorcy publiait en septembre dernier une tribune très intéressante au sujet de la place du livre en Guyane).
Patrice Clet, conseiller général d’abonder dans ce sens tout en s’empressant de pointer du doigt que « l’aide doit aussi venir des collectivités municipales pour l’ouverture de bibliothèques ».
Derrière ce pot-pourri de reproches et de pistes à suivre, se profile le manque cruel de rencontres et débats qui permettraient justement d’articuler une politique efficace en faveur de la lecture. Un point soulevé par la présidente de l’association, qui déplore que « les rencontres [des professionnels du secteur] ont seulement lieu lors des journées professionnelles que nous organisons [salon du livre] (…) C’est dommage qu’ils ne se rencontrent pas, ne parlent pas, il faut que ce soir plus formel ».
Des librairies dans le rouge
L’autre sujet de préoccupation majeure qui est ressorti de la table ronde concerne le statut difficile des librairies. Monique Blérald se souvient de discussions avec certains éditeurs français qui lui ont confié « que l’on est un peu frileux à la publication d’auteurs guyanais, à cause des messageries guyanaises de presse sur le point de fermer, d’AJC qui venait de rendre l’âme et de leur perplexité par rapport aux autres librairies ».
Une libraire présente dans la salle apporte son témoignage. Contre toute attente, elle affirme qu’ « il y a vraiment une demande de livres en Guyane », cependant, deux soucis majeurs planent sur la profession. Le premier est bien connu, il concerne le marché du livre scolaire. « Personne ne veut faire du scolaire » raconte-t-elle. Les faibles marges imposées par la loi aux libraires sur les livres scolaires doublées de retards de paiement par les collectivités lors des commandes publiques seraient une véritable épée de Damoclès. « On est parfois obligé de refuser un certain nombre de commandes parce qu’on n’aura pas la trésorerie », de fait, les délais de paiement des collectivités peuvent courir jusqu’à « quarante-cinq jours » pour une centaine de milliers d’euros de commande.
Des commerçants englués dans la toile
L’autre point dénoncé par les libraires locaux concerne les commandes par internet. Entre une livraison en quatre à cinq jours via internet et une attente de près de trois semaines si le client passe par une librairie en Guyane, le jeu est inégal et laisse souvent le libraire du quartier sur le carreau. « Le souci qui se pose en Guyane, c’est qu’on n’a pas tous les livres [en boutique] car un livre non vendu est stocké et n’est pas toujours repris par l’éditeur ». D’où le choix de beaucoup de commerçants de travailler sur des petits stocks pour commander ultérieurement si besoin est. Outre l’inégalité de l’offre, les commerçants souffrent de la concurrence tarifaire. Car même avec les frais de port inhérents à la commande par internet, le prix d’un livre acheté sur le web reste en deçà des tarifs appliqués par une librairie locale. Le pouvoir d’achat des consommateurs conditionne alors fortement leur comportement.
Le coin lecture à l’école
Il est un sujet qui devrait être au centre des assises du livre, celui de l’éducation à la lecture, dès le plus jeune âge. Là encore les interventions sont nombreuses : « Les enfants ne connaissent pas les auteurs en Guyane », « Les bibliothèques à l’école primaire, ici elles n’existent quasiment pas, c’est pourtant le seul relai du livre pour les familles », « Dans l’académie de Guyane, une seule documentaliste est titulaire »…
Les sujets de préoccupation sont nombreux mais semblent avoir été sagement entendus au cours de la réunion de préparation des assises. Celles-ci s’annoncent riches en débats, avec comme épilogue, espérons le, un amour indéfectible insufflé aux guyanais pour le livre, ses coins cornés et le doux bruit des pages que l’on tourne.

vendredi 1 juillet 2011

Quelle politique du livre en Guyane ?

Constatant la situation critique que traverse le secteur du livre et de la lecture en Guyane (fermeture de librairies, faible promotion du livre) dénoncée par quatre écrivain guyanais dans un cri d’alarme (voir France Guyane du 14 juin 2011), nous souhaitons qu’un signal fort soit lancé en direction des institutions de Guyane.


Quelle politique du livre cohérente et efficace peut-on envisager pour la Guyane ?

Ensemble, les partenaires de la chaîne du livre et tous ceux qui sont concernés par les livres : responsables politiques en charge du livre et de la lecture (Etat, Collectivités), représentants du Rectorat, auteurs, universitaires, étudiants, bibliothécaires, éditeurs (Ibis Rouge, CRDP...), associations culturelles (théâtre, littéraires...), médias, libraires..., nous devons évoquer cette situation de crise du livre en Guyane et trouver des solutions.

Nous proposons que notre rencontre porte sur l’organisation  "des Assises du livre" avant la fin de l’année 2011.


 A ce titre nous convions tous les partenaires, sans exclusive, à une réunion où les institutions DRAC, Conseil général et Région Guyane seront présentes

Lundi 4 juillet 2011 à 17h30
Campus Trou Biran
IUFM salle B15


            Sachant toute l’importance que vous accordez à ce secteur, nous comptons sur votre présence à cette rencontre et nous vous en remercions d’avance.


Monique BLERALD                                                                        Tchisséka LOBELT
Présidente du Conseil International                                                 Présidente de Promolivres
des Etudes Francophones



mardi 31 mai 2011

L’escale guyanaise de Gisèle Pineau

 Encore toute impressionnée par ce choix des élèves de lui avoir attribué le Prix Carbet des lycéens, Gisèle Pineau a apprécié ses rencontres avec les jeunes guyanais, eux-mêmes très intéressés par une discussion avec l’écrivain qu’ils avaient vivement soutenu en ce mois de février 2011. « Tous derrière Gisèle Pineau », ce mot d’ordre circulait, tandis que « moi à Marie-Galante, j’étais loin de m’imaginer qu’ils étaient en train de se battre pour mon livre ».
Lors de son récent passage au lycée Damas à Rémire et au lycée Bertène Juminer à Saint Laurent du Maroni, l’auteure guadeloupéenne a pris le temps d’expliquer les raisons de ce livre témoignage, Folie, aller simple, une évocation de souvenirs tirés de son milieu professionnel d’infirmière psychiatrique, mais aussi un livre plein d’humanité dans lequel se retrouvent ses thèmes de prédilection, la discrimination, le rejet de l’autre, la violence et le racisme. « Ces rencontres ont été passionnantes. Pour moi c’est un vrai bonheur de voir ces jeunes intéressés par ce livre qui n’était pas destiné à la jeunesse. Il rend compte d’une réalité, la maladie mentale, les souffrances, le mal-être …ils ont pénétré un monde inconnu qui les a touché dans une période d’adolescence où ils se questionnent sur eux-mêmes et leur devenir».

A chaque édition de ce Prix l’auteur lauréat se montre toujours très sensible à cette récompense attribuée par des élèves. « Un choix vrai et sans intérêt » estime Gisèle Pineau qui ne cache sa satisfaction de l’attention que suscitent ses livres –trois fois sélectionnés (Fleur de Barbarie, Mes quatre femmes, Folie, aller simple) au cours de ces dernières années- auprès de ce public scolaire.
Cette sensibilité à fleur de peau que dégage l’auteur les lycéens l’ont perçue. Le désir d’écrire commence très tôt chez Gisèle Pineau, dès 7 ans, annonce-t-elle. Une acte d’écriture  « pour me consoler de la vie, d’un environnement hostile, de la violence et du racisme ».

 L’écriture comme refuge, comme évasion, comme un moyen très puissant de se libérer et d’aller à la rencontre de l’autre. Pour l’auteur « écrire des histoires est un moyen d’entrer en relation avec les autres ». Dans Folie, aller simple, ceux qui souffrent de troubles mentaux, des êtres humains dont émanent tant de souffrances, qui sont si fragiles et qui ont droit à un sourire, à un geste…
Durant ces rencontres les questions des lycéens continuent de fuser, Gisèle Pineau répond à chacune d’entre elles avec calme, douceur et précision. «J’aime mêler les petites histoires de famille avec la Grande histoire, indique l’auteur qui travaille  en profondeur la psychologie de ses personnages qu’ils soient solitaires, malades ou  hallucinés.

De nombreux échanges et quelques remarques d’élèves « dans ce livre on a l’impression d’être à côté de vous ... », « j’ai pu voir ce monde à travers vos yeux », « je suis entré tout de suite dans le livre… ».

Aujourd’hui Gisèle Pineau a choisi de vivre en Guadeloupe. Installée à la campagne à Marie-Galante, un havre de paix où elle écrit en toute sérénité. D’ailleurs elle y prépare son prochain roman qui se passera en Guadeloupe…  T.L.
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samedi 21 mai 2011

Gisèle Pineau en Guyane

Gisèle Pineau lauréate du 11è Prix Carbet des lycéens
à la rencontre des élèves de Guyane du 23 au 26 mai 2011

L’écrivaine guadeloupéenne Gisèle Pineau s’entretiendra avec les lycéens de Guyane lundi 23 mai au lycée Damas de Rémire et mardi 24 mai au lycée Bertène Juminer.

Le Prix Carbet des lycéens a été décerné à Gisèle Pineau par les élèves de Guadeloupe, Guyane et Martinique le 9 février 2011 pour son roman Folie, aller simple. Journée ordinaire d’une infirmière. Ed. Philippe Rey. 2010.

Extrait
« Pourquoi je fais ce métier tellement ingrat ?
Trente ans que je suis là… à l’hôpital psychiatrique…
Là où la mort rôde à toute heure.
Là où la folie est un aller simple.                                       
Là où la douleur s’expose sans fard.                                 
Là où on rit sans raison ni jugement.                                    
Là où les cris sont un langage ordinaire.
Là où l’angoisse étreint et poisse. »
Infirmière dans un service de psychiatrie depuis l’âge de vingt ans, Gisèle Pineau raconte, avec sobriété et intensité, ce métier « extraordinaire… puisqu’on se tient à l’extérieur, en bordure de la norme, du normal, de la normalité ». Elle revient sur son propre itinéraire : son arrivée en métropole, la faculté de Lettres et les petits boulots, les après-midis avec la vieille Lila aux souvenirs contrastés. Et surtout, elle fait partager son quotidien à l’hôpital, cet apprentissage permanent, et difficile, auprès des malades – ces « fous » que la société ne veut pas voir, isole, et aide de moins en moins.
Gisèle Pineau décrit l’ordinaire, les rituels, les délires des uns et des autres, les trop nombreux suicides qu’on ne sait pas empêcher, les dépressions profondes, la paranoïa sans limite, le manque de places dans les services, les crispations autour du 4 heures, les insultes parfois suivies de coups… Mais aussi – cela arrive –, les moments de répits lumineux, quand le dialogue et le rire parviennent à s’immiscer.
Et toujours en arrière-plan, l’écriture, son formidable « délire à elle », l’infirmière-écrivain, vie parallèle inépuisable qui lui permet de trouver son équilibre.
Ce livre profondément humain est un parcours d’humilité car, comme le répète un vieil infirmier à Gisèle Pineau : « Quand on soigne les fous, c’est nous-mêmes qu’on soigne, qu’on aide, qu’on réconforte. Tous ces grands malades sont des reflets de nous-mêmes dans le miroir. »

mercredi 30 mars 2011

De retour du Salon ...


En signature les 19 et 20 mars sur le stand de l’outre-mer, quatre de nos auteures ont rencontré le public parisien au cours de ces deux jours. Immense bibliothèque, le Salon du Livre de Paris demeure une vitrine incontournable et le lieu inégalé pour nouer des contacts.

Trois questions à : Sylviane Vayaboury, Anne -Cécile Boutard, Francine Condé Salazar et Marie-George Thébia

1- Après la phase de solitude de l'auteur devant son écran, comment vivez-vous
cette période promotionnelle de mise en lumière et de contact avec le public et
vos lecteurs ?

2- Vous venez de participez au Salon du Livre de Paris. Quelles impressions en
retirez-vous ?

3- Et maintenant quels sont vos projets à court terme ?


Sylviane Vayaboury 
1-Après cet exil intérieur qu'est l'acte d'écriture, ces moments de rencontres avec le public, les lecteurs, sont des temps privilégiés qui permettent d'avoir les retours, les impressions sur les ouvrages précédents, d'apporter un éclairage et de cerner plus largement des attentes. C'est un moment intense d'émotions palpables à la découverte de la page de couverture, à la lecture de la quatrième de couv et le feuilletage de l'ouvrage, là où se cantonne la curiosité et où s'opère la magie des mots. Mots de l'auteur , mots du lecteur qui s'entrechoquent pour un nouveau voyage.

2- Le Salon du livre de Paris est un lieu phare, l'incontournable d'une certaine visibilité pour les jeunes auteures que nous sommes. Il permet d'aller à la rencontre des professionnels de certains médias  et des mises en relations culturelles. Des échanges fructueux avec certains auteurs ultramarins. Mais je crois qu'il y aurait lieu d'aller vers plus d'ouverture car bon nombre d'auteurs ne se connaissent pas ou si peu. Parler de ses propres ouvrages certes, mais aussi débattre sur des thématiques communes avec des circulations de paroles avec le public. La table ronde sur le Bassin du Congo aurait pu plus largement abonder dans ce sens.

Concernant les auteurs guyanais, pour les signatures notamment, il faudrait pouvoir jouir d'un espace plus important , se sentir moins dans "l'indigence".
On ne peut néanmoins nier la baisse de fréquentation du Salon à l'heure d'un contexte crisique et à l'ère du numérique. C'est pour cela qu'il convient de repenser toute la chaîne, tous les acteurs et offrir à bon nombre d'auteurs des temps d'antenne conséquents sur le Salon (je pense notamment à France Ô). Que cela ne soit pas une chasse gardée pour les sommités.

3- Mes projets:
- Finaliser un album de jeunesse sur les énergies renouvelables( à paraître au CRDP)
- Ecrire deux nouvelles dans une nouvelle anthologie d'auteurs guyanais.
- Démarrer  mon troisième roman aux vacances de Pâques.


Francine Condé Salazar
1- A la première question je réponds que c'est un moment de vérité?.Pour moi il s'agissait d'une traduction.  A-t-on su faire partager l'intérêt de lire ce livre, qui restait difficile à lire,s'agissant d'un livre écrit en créole guyanais en 1885 sans traduction. Etait-ce une trahison de modifier la phonétique du texte d'origine?.

2 -Face au public,lors d'unne présentation on épie ses réactions ,il faut captiver l'attention et on attend les questions,certains lecteurs nous envoient un petit mot après l'avoir lu, cela nous rassure,on prend conscience que ce n'était pas inutile de prendre le temps de partager ce que l'on a aimé.Le salon était ma première expérience.On voit des gens qui s'arrêtent au stand parcequ'il s'agit de la Guyane ,certains nous disent qu'ils connaissent le Pays et d'autres qui veulent le connaître en lisant notre littérature . On touche un très large public. 

3 - Mon projet à cout terme: Je voudrais continuer à faire connaître ce chef d'oeuvre de notre patrimoine littéraire qu'est le roman guyanais Atipa d'Alfred Parépou.

Anne –Cécile Boutard
1- C'est une période de rencontre, de partage et d'échange avec le lecteur. C'est toujours intéressant et parfois étonnant pour l'auteur ou l'illustrateur de voir comment son travail est perçu par le lecteur. On ne s'imagine parfois pas à quel point on touche les gens, ou que notre travail - très solitaire donc - leur parle beaucoup. Ce sont toujours des moments très forts.
2- Bonne impression. En 2e journée, un peu serrées sur la table (parfois pas simple pour faire une dédicace dessinée) mais les contacts avec les autres auteurs et avec l'éditeur qui accueillait étaient très agréables et enrichissants. Pas mal de contacts intéressants avec les professionnels du livre également sur le stand de l'outre-mer.

3-
La suite des aventures des ti'm de Guyane, des projets avec les éditions Plume Verte et avec une maison d'édition métroplitaine, toujours dans l'illustration et l'édition jeunesse.


Marie George Thébia
1 - C'est une période indispensable dans la vie d'un livre , une fois écrit il doit être lu , apprécier, commenter et il faut donc le faire connaître , donner aux lecteurs envie de le lire en en parlant avec eux.

2 -  Ravie car il permet de se faire des contacts( surtout pour un jeune auteur ),d' échanger , de rencontrer des éditeurs , de se confronter aux lecteurs qui peuvent donner leurs avis

3- Continuer à faire connaître mon recueil et écrire encore et encore ........

samedi 19 mars 2011

Nos auteures au Salon du Livre de Paris



Marie-George Thébia auteur d’un ouvrage de 10 nouvelles qui vient de paraître « Bois d’Ebène et autres nouvelles de Guyane » (Bois d’ébène prix René Maran de la nouvelle en 2006). 

 

  
Francine Condé-Salazar, auteur d’une traduction du premier roman écrit en créole. Titre : « Un roman guyanais 1885 – Atipa de Parepou, konté et raconté à Marie »
  
Patrick Fisher-Naudin, auteur d’une trilogie sur l’Amazonie (Orphie)


Sylviane Vayaboury intervenant lors de la table ronde
"Paroles de femmes d'outre-mer et d'Afrique"
samedi 19 mars 2011 sur le stand de la librairie du Bassin du Congo

Sylviane Vayaboury, romancière, Rue Lalouette prolongée et «La Crique » en 2010 (éd. L’Harmattan)



lundi 7 mars 2011

d'infinis paysages ... d'amazonie - anthologie


Elie Stephenson. Nostalgie. (Guyane)

Le vent pose la brise
Sur les feuilles de manguiers
Et le parfum des frangipanes
Sur nos fronts tel un katouri.

Le vent s’amuse avec le sable,
Et les nuages de passage,
Il fait pleurer tout mon cœur
Tel un parfum évaporé.

Le vent caresse l’amandier
Et les doigts longs des bougainvillées
Ornés de bagues rouge pourpre
Ressemblent à des soleils-couchants.

Des enfants pauvres sur la plage
Courent après un ballon crevé
Qui monte au ciel
Comme leur cœur.



Assunta Renau-Ferrer
Cayenne
Le dimanche, au matin de Cayenne
A un destin de torpeur
Quand les masigrondé se taisent
Pour ne rien déranger.
Il y a du sommeil encore
Derrière les fenêtres des boulevards égarés.
Et les balcons de bois sont vides
Au flou des avenues.
Toute la ville en silence bat son cœur
Dans les mystères des longs couloirs.,
En murmures confidences
Au passant matinal.
Les pyémang Saint-Michel,
Accroupis sous les nuages,
Comptent feuille à feuille
Les tuiles de la vieille poste
Aux canons gueules en terre.
Les ombres descendant de Cépérou
Abreuvent leur mémoire à la fontaine de Montravel ;
Et quand le vent s’insurge,
Et veut les rn chasser,
Elles s’en vont, pâlissant,
Par les coins d’la grand rue.
Car Becker croise Eboué
A l’endroit où les façades créoles
Clignent de l’œil
Chaque fois que le temps joue dans leurs dessins
De murs, ocre souvenir.
Le hasard des trottoirs
Carreaux blancs-carreaux rouges
Sur la pente vers le vieux port,
Escorte la solitude des marchés déserts
Et remonte vers Schoelcher,
Pour le plaisir de jouer à tipilon-margoton
Autour de sa statue.
Même si Saint-Sauveur avant la messe
Grince doucement ses portes d’Arago,
Le soleil à peine chaud,
Met sa lourdeur aux gouttières taries,
Tandi que Ti kolèj a déjà avalé
Ce qu’il lui restait d’ »avancez » « rompez »,
De claquements de petits souliers
Vers la Palmiste et Lalouette.
Et cet amour qu’autrefois je connus
Entre Chaton et Amendiers,
Il me semble qu’il m’attend encore
Chaque fois que la nuit de samedi
Accouche tendrement de la quiétude de Cayenne

Les dimanches endormis.
Mon cœur est une mangrove


 

mercredi 23 février 2011

D'infinis paysages ... d'Amazonie

13è Temps des Poètes
7  - 21  mars 2011
D’infinis paysages … d’Amazonie

Poésie et Slam dans toutes les langues de la Guyane
Appel à tous les slamers et poètes 
À l’occasion du Temps des Poètes 2011 qui aura lieu du  7 au 21 mars, Promolivres organise, en partenariat avec l’ENCre, une soirée poésie  le mardi 15 mars 2011. Au programme slam, lectures de poèmes et de textes sur le thème du Temps des Poètes de cette année « d’infinis paysages …  d’Amazonie ».

Afin de célébrer la poésie comme il se doit Promolivres lance un appel à tous les amoureux des mots pour qu’ils nous rejoignent lors de cette soirée qui mettra en valeur notre diversité culturelle.

Soirée lecture, mais aussi scène ouverte pour tous ceux qui  veulent venir déclamer en bushe nengue , créole, amérindien, français, chinois, anglais, espagnol, portugais, laotien…

« d’infinis paysages …d’Amazonie »          
« Rédigez ou sélectionnez un poème dans la langue de votre choix. Envoyez-nous vite par e-mail ou fax vos textes (poésies, haïku, slam), qui après sélection, seront publiées sur notre blog, sur notre page Facebook et lues lors des manifestations organisées par Promolivres dans le cadre du Temps des poètes»

                              Les cartes- poèmes 2011



                                     





 
Exprimer les liens profonds qui unissent l'homme à la nature, les célébrer ou les interroger est un
des traits les plus constants de la poésie universelle. Mers et montagnes, îles et rivages, forêts et
rivières, ciels, vents, soleils, déserts et collines, la plupart des poèmes porte comme un arrière-pays
la mémoire des paysages vécus et traversés.
Se reconnaître ainsi tributaire des infinis visages du monde, c'est sans doute, comme le voulait
Hölderlin, habiter en poète sur la terre.

Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes

 

 

 

Pour tout renseignement concernant cette opération vous pouvez nous joindre au :

port : 06 94 22 59 18

fax : 05 94 38 52 82