JEAN-PAUL
DELFINO, auteur d’une fresque brésilienne de 1685 à 1985
Né
en 1964, journaliste, romancier et scénariste, Jean-Paul Delfino vit
à Aix-en-Provence.
Il a écrit de nombreux ouvrages dont une
Suite brésilienne.
Une fresque qui débute en
2005 avec Corcovado,
suivi en 2006 par Dans
l’ombre du Condor
et en 2007 par Samba
triste.
Ces trois ouvrages couvrent une période
allant de 1920 à 1985.
Ne
souhaitant pas écrire sur la période postérieure à cette date,
l’auteur a donc repris l’histoire du Brésil au moment où des
Africains étaient capturés, réduits à l’état d’esclaves et
amenés dans la Caraïbe et en Amérique du Sud.
D’autres
romans suivront en
2009 Zumbi,
en 2010 Pour tout l’or du Brésil,
en 2012 Pour l’amour de Rio,
en 2013 Brasil,
en 2014 Saudade
et en 2015 12, Rue
Carioca.
La
lecture de cette suite de ces neuf ouvrages, si vous souhaitez suivre
la chronologie, devrait donc se faire ainsi : de Zumbi,
à 12, Rue Carioca
suivi de Corcovado à
Samba triste.
La
période durant laquelle se situe chaque ouvrage est parfois très
précise, au jour près. On peut repérer trois fils conducteurs qui
forment comme une tresse, donc une corde solide qui soutient les neuf
romans.
En
premier lieu, le lien entre trois continents, lien qui se décline
sur deux plans, humain et spirituel.
Ensuite
l’aspect magique : candomblé, Febronio l’Indien.
Ce « personnage » constitue
une apparition dès le premier roman. Il est là pour venir en aide
et s’il semble traverser les générations comme un esprit, un
fantôme, il va à un moment de la saga, venir en aide et sauver
physiquement un personnage de la mort.
« S’il
avait levé les yeux vers le ciel, peut-être aurait-il pu
distinguer, sur le toit d’un bâtiment exhalant les vapeurs fades
du sucre façonné en pains coniques, la silhouette d’un homme qui
l’observait. Assis en tailleur, le torse nu, immobile, les cheveux
longs et raides s’étalant en cape sur ses épaules cuivrées, il
ne le quittait pas des yeux. Les nuits de saouleries, seuls les vieux
marins désespérés, les mères-de-saint et les femmes sanglotant
sur un chagrin d’amour pouvaient le voir et, dans tout Rio de
Janeiro, on le nommait avec un mélange d’affection et de profond
respect, l’Indien
Febronio. »
(in 12 rue Carioca)
Dans
Corcovado : dès son arrivée au port de Rio, Jean Dimare voit
Febronio lui apparaître. Plus tard, lors d’un grave accident il
sera recueilli et soigné par cet Indien.
S’agit-il
d’un esprit ou d’une pratique magique transmise de père en fils
qui donne l’impression d’un seul et même individu tout au long
des romans ?
Enfin
la nostalgie : Saudade.
Cet
état d’esprit, intraduisible en français, évoque une certaine
nostalgie, tristesse que l’on retrouve chez certains personnages
lors de situations difficiles, lors de grands changements dans leur
vie.
« Là,
le front barré de deux larges rides d’inquiétude, les yeux posés
sur les plages festonnées par la houle, elle devenait subitement
silencieuse et s’abîmait dans une saudade
infinie dont elle paraissait incapable de s’extraire. » (in
Brasil)
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