mercredi 14 décembre 2016

SAUDADE
                 JEAN-PAUL DELFINO
Le roman se déroule de 1830 (à peu près) à 1891, sous le règne de Dom Pedro II qui décèdera le 5 décembre 1891 à Paris après sa destitution.

L’empereur Dom Pedro II est un humaniste et aime passionnément son pays.

Il se donne pour mission de transformer Rio de Janeiro en une capitale moderne et le Brésil en un pays parmi les plus puissants du monde.

Il s’inspire des idées du siècle des Lumières : l’ordre établi est bousculé, la modernité est accueillie à bras ouverts, le développement des arts et des sciences est prôné. On assiste à l’essor des chemins de fer, de l’industrie, de la photographie, à la mise en valeur des sols, à la fondation de colonies agricoles, à l’établissement de lignes télégraphiques, à la création de l’école des mines…

Paradoxalement, le peuple continue à lutter pour sa survie, sa liberté et l’accession à la fin de l’esclavage.

Les personnages sont éclatants de vérité :
  • Zumbi, autrefois injustement condamné garde l’espoir de revoir sa fille,
  • Marina, la fille de Zumbi, passera dix ans en prison et viendra finalement retrouver son père,
  • Rosa est une ancienne prostituée et fait preuve d’un grand cœur
  • Filomena fille d’un fazendeiro raciste et réactionnaire et d’une de ses esclaves, Minas,
  • Raimundo, personnage à deux visages. Gardien dans la prison de Calabouço, là où se trouvait Marina, est aussi un mélomane,
  • Madame de Barrai mariée et amante de l’empereur.

Cette saga brésilienne nous fera vivre des moments tragiques tels des amours contrariés, des assassinats, des révoltes, des luttes fratricides, la traite négrière mais aussi des moments d’espoir au travers de la poésie, de la gastronomie, de la musique.

Chaque fois qu’un peu de sérénité apparaît, alors commence à éclore la « saudade », ce sentiment qu’on ne peut traduire en français, qu’on pourrait expliquer comme étant une sorte de nostalgie, de langueur.

De nombreux revirements font qu’on ne peut lâcher cet ouvrage avant la dernière page et qu’on attend impatiemment de lire le suivant de la saga.

Dom Pedro II quitte le Brésil le 16 novembre 1889. La république avait été proclamée la veille par quelques meneurs révolutionnaires à la tête de deux mille hommes.

But du roman :

Découverte d’une partie de l’histoire du Brésil et de la volonté d’un roi de transformer cette colonie en un pays moderne et puissant. L’esprit d’initiative qu’il a donné au pays subsiste encore aujourd’hui.

Claudine Jantet

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