vendredi 9 septembre 2016

Zumbi de Jean-Paul Delfino



ZUMBI

Le roman se déroule du printemps (mars, avril ?) 1685 à mars 1696.

Semba, jeune africain de 16 ans, vit en Angola. Un jour son village est attaqué et des habitants sont emmenés pour être réduits en esclavage. Les autres, jugés inaptes, sont sauvagement exécutés.

P 15 « Quand les chèvres et les poules furent capturées, l’homme au bâton de bois et de fer, accompagné par deux métis à la peau étonnamment blanche sous le soleil d’Afrique, s’approcha à pas lents des femmes gémissantes. Froidement, il les examina une à une, des pieds à la tête, faisant sortir du groupe celles qui lui paraissaient trop vieilles ou trop faibles. De la pointe de son épée, il en fit de même avec les hommes et, lorsqu’il leur tourna le dos, les deux métis aboyèrent un ordre bref. A cet instant, les pillards se ruèrent de nouveau en hurlant sur les pièces que leur chef avait dédaignées et, à grands coups de couteaux, de sagaies, de sabres et de massues, ils les réduisirent en une bouillie de sang et d’os. »

Arrivé à Rio, Semba devient esclave mais n’a qu’une idée en tête : recouvrer sa liberté. Après bien des péripéties, il rejoindra la forêt de la Barriga (dans le Pernambuco) où des milliers d’esclaves en fuite vivent avec pour chef Zumbi. L’armée ne réussit pas à les déloger et à reprendre les esclaves.

P 350 « - Comment toute une troupe peut-elle se faire battre, et à plate couture encore, par quelques Noirs sans cervelle qui se sont cachés dans la forêt ?
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  • Votre Excellence, les quilombolas, depuis qu’ils ont pour chef ce chien qui se fait appeler Zumbi, osent tout.
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  • Les quilombolas font pas que nous résister, Votre Excellence. Maintenant, ils ont plus peur de sortir de la forêt de la Barriga.
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  • Les seigneurs des moulins se plaignent car, depuis quelque temps, ils descendent de la Barriga et vont dans les propriétés pour faire des razzias. Ils volent, ils pillent tout ce qu’ils peuvent, ils assassinent tout ce qui leur résiste. En partant, ils prennent avec eux tous les esclaves, mais aussi toutes les femmes. Même les Blanches…
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  • Il faut tuer ce Zumbi, vous m’entendez ? Je veux le voir là, raide mort ! Ou mieux, je veux voir sa tête tranchée, ici, sur mon bureau ! Vous m’avez bien compris ?

Le gouverneur fera soutenir son armée par une bande menée par un bandit réputé pour sa férocité et sa cruauté.

Zumbi et ses quilombolas sortiront-ils vainqueurs de ce futur affrontement ?

Semba qui est devenu le lieutenant en second de Zumbi retrouvera-t-il un jour Rio ?


But du roman :

Il est intéressant de comprendre le basculement que connaissent ces hommes et ces femmes arrachés à leur Afrique natale, à leur liberté, à leur famille, à leur village lorsque d’un coup ils deviennent des prisonniers.

On voit l’évolution de leur situation lorsqu’ils sont déversés sur cette terre d’Amérique du Sud, le Brésil où ils sont alors des esclaves qui ont tout perdu, en premier lieu la qualité d’être humain. Ils sont vendus, maltraités, considérés pire que des animaux.

Et pourtant on sent encore chez certains l’espoir qui reste l’apanage de tout humain.

                                                                                                                      Claudine Jantet

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