mercredi 7 septembre 2016

JEAN-PAUL DELFINO, auteur d’une fresque brésilienne de 1685 à 1985
Par Claudine Jantet

Né en 1964, journaliste, romancier et scénariste, Jean-Paul Delfino vit à Aix-en-Provence. Il a écrit de nombreux ouvrages dont une Suite brésilienne. Une fresque qui débute en 2005 avec Corcovado, suivi en 2006 par Dans l’ombre du Condor et en 2007 par Samba triste. Ces trois ouvrages couvrent une période allant de 1920 à 1985.
Ne souhaitant pas écrire sur la période postérieure à cette date, l’auteur a donc repris l’histoire du Brésil au moment où des Africains étaient capturés, réduits à l’état d’esclaves et amenés dans la Caraïbe et en Amérique du Sud.
D’autres romans suivront en 2009 Zumbi, en 2010 Pour tout l’or du Brésil, en 2012 Pour l’amour de Rio, en 2013 Brasil, en 2014 Saudade et en 2015 12, Rue Carioca.
La lecture de cette suite de ces neuf ouvrages, si vous souhaitez suivre la chronologie, devrait donc se faire ainsi : de Zumbi, à 12, Rue Carioca suivi de Corcovado à Samba triste.

La période durant laquelle se situe chaque ouvrage est parfois très précise, au jour près. On peut repérer trois fils conducteurs qui forment comme une tresse, donc une corde solide qui soutient les neuf romans.

En premier lieu, le lien entre trois continents, lien qui se décline sur deux plans, humain et spirituel.

Ensuite l’aspect magique : candomblé, Febronio l’Indien. Ce « personnage » constitue une apparition dès le premier roman. Il est là pour venir en aide et s’il semble traverser les générations comme un esprit, un fantôme, il va à un moment de la saga, venir en aide et sauver physiquement un personnage de la mort.
« S’il avait levé les yeux vers le ciel, peut-être aurait-il pu distinguer, sur le toit d’un bâtiment exhalant les vapeurs fades du sucre façonné en pains coniques, la silhouette d’un homme qui l’observait. Assis en tailleur, le torse nu, immobile, les cheveux longs et raides s’étalant en cape sur ses épaules cuivrées, il ne le quittait pas des yeux. Les nuits de saouleries, seuls les vieux marins désespérés, les mères-de-saint et les femmes sanglotant sur un chagrin d’amour pouvaient le voir et, dans tout Rio de Janeiro, on le nommait avec un mélange d’affection et de profond respect, l’Indien 
Febronio. » (in 12 rue Carioca)
Dans Corcovado : dès son arrivée au port de Rio, Jean Dimare voit Febronio lui apparaître. Plus tard, lors d’un grave accident il sera recueilli et soigné par cet Indien.

S’agit-il d’un esprit ou d’une pratique magique transmise de père en fils qui donne l’impression d’un seul et même individu tout au long des romans ?

Enfin la nostalgie : Saudade.

Cet état d’esprit, intraduisible en français, évoque une certaine nostalgie, tristesse que l’on retrouve chez certains personnages lors de situations difficiles, lors de grands changements dans leur vie.

Afficher l'image d'origine « Là, le front barré de deux larges rides d’inquiétude, les yeux posés sur les plages festonnées par la houle, elle devenait subitement silencieuse et s’abîmait dans une saudade infinie dont elle paraissait incapable de s’extraire. » (in Brasil)







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