lundi 7 mars 2011

d'infinis paysages ... d'amazonie - anthologie


Elie Stephenson. Nostalgie. (Guyane)

Le vent pose la brise
Sur les feuilles de manguiers
Et le parfum des frangipanes
Sur nos fronts tel un katouri.

Le vent s’amuse avec le sable,
Et les nuages de passage,
Il fait pleurer tout mon cœur
Tel un parfum évaporé.

Le vent caresse l’amandier
Et les doigts longs des bougainvillées
Ornés de bagues rouge pourpre
Ressemblent à des soleils-couchants.

Des enfants pauvres sur la plage
Courent après un ballon crevé
Qui monte au ciel
Comme leur cœur.



Assunta Renau-Ferrer
Cayenne
Le dimanche, au matin de Cayenne
A un destin de torpeur
Quand les masigrondé se taisent
Pour ne rien déranger.
Il y a du sommeil encore
Derrière les fenêtres des boulevards égarés.
Et les balcons de bois sont vides
Au flou des avenues.
Toute la ville en silence bat son cœur
Dans les mystères des longs couloirs.,
En murmures confidences
Au passant matinal.
Les pyémang Saint-Michel,
Accroupis sous les nuages,
Comptent feuille à feuille
Les tuiles de la vieille poste
Aux canons gueules en terre.
Les ombres descendant de Cépérou
Abreuvent leur mémoire à la fontaine de Montravel ;
Et quand le vent s’insurge,
Et veut les rn chasser,
Elles s’en vont, pâlissant,
Par les coins d’la grand rue.
Car Becker croise Eboué
A l’endroit où les façades créoles
Clignent de l’œil
Chaque fois que le temps joue dans leurs dessins
De murs, ocre souvenir.
Le hasard des trottoirs
Carreaux blancs-carreaux rouges
Sur la pente vers le vieux port,
Escorte la solitude des marchés déserts
Et remonte vers Schoelcher,
Pour le plaisir de jouer à tipilon-margoton
Autour de sa statue.
Même si Saint-Sauveur avant la messe
Grince doucement ses portes d’Arago,
Le soleil à peine chaud,
Met sa lourdeur aux gouttières taries,
Tandi que Ti kolèj a déjà avalé
Ce qu’il lui restait d’ »avancez » « rompez »,
De claquements de petits souliers
Vers la Palmiste et Lalouette.
Et cet amour qu’autrefois je connus
Entre Chaton et Amendiers,
Il me semble qu’il m’attend encore
Chaque fois que la nuit de samedi
Accouche tendrement de la quiétude de Cayenne

Les dimanches endormis.
Mon cœur est une mangrove


 

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