Le Blog de Promolivres: Conférence des lycéens de Guyane pour le prix Carbet

vendredi 15 janvier 2010

Conférence des lycéens de Guyane pour le prix Carbet

Les élèves de Guyane placent en tête « La vie brève et merveilleuse d'Oscar Wao »de Junot Diaz et « Adieu mon frère » d’Edwige Danticat en seconde position. Résultat lundi 18 janvier ?
Des élèves des lycées Damas, Félix Eboué, Bertène Juminer, Melkior-Garré, Gaston Monnerville et Rémire 2 se sont réunis toute la matinée de jeudi 14 janvier dans la salle de délibérations de la Région, rejoints par un groupe du lycée agricole, de l'externat St Joseph et des élèves de seconde du collège Constant Chlore de St Georges.Avec les professeurs qui les encadraient, ils étaient

plus de deux cents à débattre de 9h à 12h sur leurs lectures. Désignés par leurs camarades, 16 d'entre eux se rendent en Guadeloupe du 15 au 20 janvier pour voter dans le cadre du grand jury du prix Carbet des lycéens. Depuis plusieurs semaines leurs professeurs leur ont donné à lire les six titres sélectionnés pour ce prix :Adieu mon frère d’Edwidge DanticatLa vie brève et merveilleuse d'Oscar Wao de Junot DiazLe pont suspendu de Manabei EspinetLa couleur de l'aube de Yannick LahensHortense et Quennie d'Andréa LevyLe conte du ventriloque de Pauline MelvilleLes élèves ont à sélectionner après lecture le meilleur ouvrage à leurs yeux. Jeudi chacun devait argumenter sur son choix ou le choix de la classe ce qui correspond à deux objectifs du programme de lettres des lycées : apprendre à argumenter et lire au moins six ouvrages pour l'année scolaire. Après des échanges plus ou moins vifs et assez actifs, il ressort des débats que la vie brève et merveilleuse d'Oscar Wao (premier) et Adieu mon frère (second) ont beaucoup plu aux lycéens, ce choix correspondra-t-il au grand jury de Guadeloupe qui se réunit le 18 janvier prochain au lycée des droits de l'homme à Petit Bourg en Guadeloupe ?

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Lettres d'Elles

SLAM COULEURS DE FEMMES

Dans le fond elle voit Bleu
La femme
Sans un rond elle voit Rouge
La femme
Délaissée elle rit Jaune
La femme
Sauvée elle porte du Blanc
La femme
Tout le monde le sait
Qu'elle veut être mère
La femme
Et elle veut être respectée
La femme
C’est sa raison d’être fière
La femme
Elle a quelque chose à
prouver
La femme
Alors elle lutte dans le Noir
La femme
Si elle tombe elle se relève
Madras
La femme
Protégée c’est un katouri
Vert
La femme
Elle défie l’éclat de diamant
de l’injustice
La femme
Et elle change la femme,
illusionniste de beauté
La femme
Elle change le pouvoir, de
saris en pagras
La femme
Car certaines parmi elles
sont des as
Des astres de femme, mes
météores !

Haimégédéji

Lettre aux femmes de Guyane,

Chœur fanm arc-en-ciel !
Le nom choisi pour notre chorale résume à lui seul ce que nous sommes, nous les femmes de Guyane.
Fanm parce que notre formation musicale est féminine ; soprani et alti, sont les voix de
toutes les femmes de ce pays qui chantent avec leur cœur.
Arc-en-ciel ?
Une façon harmonieuse de nous définir. Nous sommes de toutes les couleurs, de
toutes les races qui se fondent souvent dans une seule : la Mulâtresse,
chanson de notre répertoire qui résume avec bonheur, sensibilité et réalité
cette fusion, comme le sommet d’une pyramide formée d’une diversité généreuse.
J’ai retenu un
message, que je vous livre dans son intégralité : « Oublieuses de la
vaine recherche d’un passé étranger, les femmes de Guyane affichent leurs
racines aériennes d’ébène, de courbaril, d’ivoire ou d’albâtre qui les
propulsent à l’image des grands arbres vers le ciel et vers le futur de leur
pays ».

Nous sommes
aussi, nous les femmes de Guyane, des mères, des filles, des sœurs, des amies,
comme toutes les autres femmes de la Terre.
L’énergie yin
nous habite, nous fait vibrer, nous fait réagir. Nous sommes douceur, amour,
tolérance, accueil, ouverture, intuition, sensibilité.
Tandis que
l’énergie yang nous procure action, courage, force, persévérance, ténacité.

Nous sommes
l’énergie qui bâtit les pays, une énergie qui se doit d’être enfin
libérée !

Elisabeth Bobrie Berneuil
le 8 mars 2013

Hommage d’Ernest Pépin à Frida
Kalho

La femme au miroir regarde sa souffrance. Elle a le
sexe transpercé, les os en miettes mais elle est un pays. L’amour l’a prise au
ventre. Elle enfante un visage aux sourcils lourds comme des peintures de
guerre. Regardez-là ! Tornade enroulée à la passion !
Regardez-là ! Elle défie le Mexique et défile le
long d’un gouffre lumineux.
Regardez-là ! Elle entre dans le miroir des
douleurs et ses traits s’éparpillent comme les plumes d’un oiseau exotique. Un
oiseau jamais vu ! Oiseau du paradis et de l’enfer. C’est un oiseau qui ne chante pas mais qui
brûle tous les chants dans le feu de ses yeux.
C’est la femme au miroir. Visages multipliés comme le
timbre que l’on colle aux lettres qui ne s’envolent jamais.
Lettres d’adieu.
Lettres de San-Francisco.
Lettres à la peinture et à la poésie.
Et dans sa main sèche à l’écorce amère, dans ses
lèvres ouvertes à tant de batailles, l’amour immense monte la garde.
Les tableaux crient comme des oiseaux de proie. La vie
se brise en milliers de couleurs. Le destin sera toujours un cri ou un silence
qui ronge la folie.
C’est la femme au miroir. La femme-colère dans la cage
d’un cristal de lune transparente. La femme couleur d’acier perdue dans son
armure. Pur soleil de l’ivresse du souffrir. Pur soleil en miettes où
s’approvisionnent les visions d’un carnage de flamboyants.
C’est la femme au miroir. La femme fausses-couches. La
femme tout-pays qui s’enfante jour et nuit en tissant les couleurs des
lucioles.
C’est une femme qui grimpe sur le fil de son malheur
et qui sème sa vie comme une reine Aztèque.

Ernest Pépin
Faugas
Le 05
juillet 11

vendredi 15 janvier 2010

Conférence des lycéens de Guyane pour le prix Carbet

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