mercredi 20 juillet 2011

2012 . année Damas

                                                                                     
La Guyane s'apprête à célébrer Damas en 2012, centenaire de sa naissance. Un comité de pilotage vient de voir le jour. Il est présidé par Eugénie Rézaire, pdte des Amis de Léon Gontran Damas (ASSALD). D'ores et déjà des événements sont annoncés : colloque, salon du livre, Prix Damas, concours pour les scolaires.
.
Léon Gontran Damas
Illustration Arnaud Alexis



Prix Carbet des lycéens 2012 : la sélection

Corps mêlés. Marvin Victor.
                                        Gallimard, 2011. Haïti
 La Jarre d’or. Raphaël Confiant.
                         Mercure de France, 2010. Martinique   












 Le Navigateur  endormi. Abilio Estévez.
  Grasset, 2010. Cuba









Le Soleil pleurait. Ernest Pépin.
Vents d’ ailleurs. Guadeloupe

                                                        





Noires blessures. Louis-Philippe Dalembert.
Mercure de France, 2011. Haïti


UNE SI LONGUE HISTOIRE. ANDREA LEVY
QUAI VOLTAIRE,  2 011  Jamaïque

mardi 5 juillet 2011

Des assises au chevet du livre

Guyaweb*

Par le dans

Lundi soir une table ronde intimiste s’est tenue sur le campus de l’université de Cayenne rassemblant différents acteurs du livre. Une réunion d’urgence, un bouillonnement d’idées et de propositions en vue de la tenue d’ici la fin de l’année en Guyane des « assises du livre ».

C’est dans une petite salle de l’IUFM qu’une petite trentaine de personnes s’était réunie ce lundi soir à l’invitation de l’association Promolivres. Les manches retroussées, affolés par le statut moribond de l’industrie et de l’usage du livre en Guyane, les membres de l’association ont décidé de mettre sur pied les « assises du livre ».
Un évènement inédit pour « être entendus et soutenus par les institutions » annonce Monique Blérald, aussi présidente du conseil international des études francophones qui pointe du doigt le présent et l’avenir préoccupant des acteurs du livre en Guyane. « On voudrait avoir un panorama complet de la lecture en Guyane et savoir comment se porte le livre » ajoute Tchisséka Lobelt, présidente de l’association.
Et pour que ces assises soient efficaces, les membres de Promolivres avaient ainsi convié les auteurs, libraires, représentants de bibliothèques, professionnels de l’enseignement, éditeurs et représentants des collectivités, pour préparer et faire jaillir des pistes et le programme à suivre lors de ces futures assises.
Souffrance littéraire
Les assises auront pour but de dessiner un panorama chiffré, quantitatif et qualitatif de l’industrie du livre en Guyane. Car à ce jour les données manquent et si d’aucuns se plaignent d’une activité moribonde et d’un désengagement des guyanais pour la lecture, comment se chiffrent-ils? Outre la problématique de l’usage du livre par le public guyanais, de nombreux obstacles ont été soulevés au cours de la réunion. A mesure que les prises de parole s’enchaînaient, on pouvait sentir les reproches de chaque groupe à l’attention des autres maillons de la chaîne. Une synthèse très juste a d’ailleurs été donnée par Philippe Bonifay, auteur et scénariste de bande dessinée qui soulignait qu’il «  serait intéressant de se pencher sur les rapports entre l’auteur, l’éditeur, le libraire … qui n’ont pas un rapport amical ».
L’écrivaine Sylviane Vayaboury de déplorer que « on est dans une certaine indigence à cause des libraires, notre exposition n’est pas satisfaisante (…) on est dans la littérature de la honte ». Bernard Montabo d’ajouter « parce que je suis guyanais, on va trouver mon roman sur « la table Guyane », mais pourquoi mon roman n’est-il pas avec les autres romans ? ».
« A part Stephenson, Damas et Patient, sur le plan national et régional, les auteurs guyanais ne sont pas connus, ne sont pas assez valorisés » déplore à son tour Monique Blérald.
« Ce qui m’a frappé lorsque je suis revenue en Guyane, c’est que les institutions consacrent d’avantage [d’argent] pour le football que pour le livre. Si on devait faire un ratio il serait de 1 pour 1 000 ! » lance effarée, Monique Dorcy, auteure et membre de l’association Promolivres.  (Monique Dorcy publiait en septembre dernier une tribune très intéressante au sujet de la place du livre en Guyane).
Patrice Clet, conseiller général d’abonder dans ce sens tout en s’empressant de pointer du doigt que « l’aide doit aussi venir des collectivités municipales pour l’ouverture de bibliothèques ».
Derrière ce pot-pourri de reproches et de pistes à suivre, se profile le manque cruel de rencontres et débats qui permettraient justement d’articuler une politique efficace en faveur de la lecture. Un point soulevé par la présidente de l’association, qui déplore que « les rencontres [des professionnels du secteur] ont seulement lieu lors des journées professionnelles que nous organisons [salon du livre] (…) C’est dommage qu’ils ne se rencontrent pas, ne parlent pas, il faut que ce soir plus formel ».
Des librairies dans le rouge
L’autre sujet de préoccupation majeure qui est ressorti de la table ronde concerne le statut difficile des librairies. Monique Blérald se souvient de discussions avec certains éditeurs français qui lui ont confié « que l’on est un peu frileux à la publication d’auteurs guyanais, à cause des messageries guyanaises de presse sur le point de fermer, d’AJC qui venait de rendre l’âme et de leur perplexité par rapport aux autres librairies ».
Une libraire présente dans la salle apporte son témoignage. Contre toute attente, elle affirme qu’ « il y a vraiment une demande de livres en Guyane », cependant, deux soucis majeurs planent sur la profession. Le premier est bien connu, il concerne le marché du livre scolaire. « Personne ne veut faire du scolaire » raconte-t-elle. Les faibles marges imposées par la loi aux libraires sur les livres scolaires doublées de retards de paiement par les collectivités lors des commandes publiques seraient une véritable épée de Damoclès. « On est parfois obligé de refuser un certain nombre de commandes parce qu’on n’aura pas la trésorerie », de fait, les délais de paiement des collectivités peuvent courir jusqu’à « quarante-cinq jours » pour une centaine de milliers d’euros de commande.
Des commerçants englués dans la toile
L’autre point dénoncé par les libraires locaux concerne les commandes par internet. Entre une livraison en quatre à cinq jours via internet et une attente de près de trois semaines si le client passe par une librairie en Guyane, le jeu est inégal et laisse souvent le libraire du quartier sur le carreau. « Le souci qui se pose en Guyane, c’est qu’on n’a pas tous les livres [en boutique] car un livre non vendu est stocké et n’est pas toujours repris par l’éditeur ». D’où le choix de beaucoup de commerçants de travailler sur des petits stocks pour commander ultérieurement si besoin est. Outre l’inégalité de l’offre, les commerçants souffrent de la concurrence tarifaire. Car même avec les frais de port inhérents à la commande par internet, le prix d’un livre acheté sur le web reste en deçà des tarifs appliqués par une librairie locale. Le pouvoir d’achat des consommateurs conditionne alors fortement leur comportement.
Le coin lecture à l’école
Il est un sujet qui devrait être au centre des assises du livre, celui de l’éducation à la lecture, dès le plus jeune âge. Là encore les interventions sont nombreuses : « Les enfants ne connaissent pas les auteurs en Guyane », « Les bibliothèques à l’école primaire, ici elles n’existent quasiment pas, c’est pourtant le seul relai du livre pour les familles », « Dans l’académie de Guyane, une seule documentaliste est titulaire »…
Les sujets de préoccupation sont nombreux mais semblent avoir été sagement entendus au cours de la réunion de préparation des assises. Celles-ci s’annoncent riches en débats, avec comme épilogue, espérons le, un amour indéfectible insufflé aux guyanais pour le livre, ses coins cornés et le doux bruit des pages que l’on tourne.

vendredi 1 juillet 2011

Quelle politique du livre en Guyane ?

Constatant la situation critique que traverse le secteur du livre et de la lecture en Guyane (fermeture de librairies, faible promotion du livre) dénoncée par quatre écrivain guyanais dans un cri d’alarme (voir France Guyane du 14 juin 2011), nous souhaitons qu’un signal fort soit lancé en direction des institutions de Guyane.


Quelle politique du livre cohérente et efficace peut-on envisager pour la Guyane ?

Ensemble, les partenaires de la chaîne du livre et tous ceux qui sont concernés par les livres : responsables politiques en charge du livre et de la lecture (Etat, Collectivités), représentants du Rectorat, auteurs, universitaires, étudiants, bibliothécaires, éditeurs (Ibis Rouge, CRDP...), associations culturelles (théâtre, littéraires...), médias, libraires..., nous devons évoquer cette situation de crise du livre en Guyane et trouver des solutions.

Nous proposons que notre rencontre porte sur l’organisation  "des Assises du livre" avant la fin de l’année 2011.


 A ce titre nous convions tous les partenaires, sans exclusive, à une réunion où les institutions DRAC, Conseil général et Région Guyane seront présentes

Lundi 4 juillet 2011 à 17h30
Campus Trou Biran
IUFM salle B15


            Sachant toute l’importance que vous accordez à ce secteur, nous comptons sur votre présence à cette rencontre et nous vous en remercions d’avance.


Monique BLERALD                                                                        Tchisséka LOBELT
Présidente du Conseil International                                                 Présidente de Promolivres
des Etudes Francophones